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Mai 1964
Le jour de ma convocation à la base école d’Auxerre (Yonne) nous sommes 1200 appelés et 2.seulement iront à Reggan.
Pendant les cours sur la MAT 49 notre lieutenant de la 8ème Compagnie vient nous informer de notre affectation.
Il annonce les affectations des uns et des autres, et enfin deux noms sont prononcés : MEUNIER et LACOUR à Reggan … sans plus de précision.
Je regarde autour de moi afin d’identifier le nommé MEUNIER. Un regard dans ma direction me fait comprendre que c’est lui.
Le lieutenant termine la liste des affectations.
Je lève la main et je lui demande où se situe Reggan ?
Ce dernier me répond « je ne connais pas cette base ! ».
A la fin des cours, vers 17 heures, nous avons quartier libre. Avec Meunier nous faisons le tour de la caserne afin d’essayer d’obtenir des renseignements sur ce lieu géographique, en interrogeant les sous-officiers et les officiers. Personne n’est en mesure de nous renseigner ne sachant pas où ce lieu se situe. Et le dernier interrogé, un adjudant-chef nous dit «  je crois savoir que cette base se situe dans le Sahara ».
Pour moi, c’est comme les Gaulois, le ciel me tombe sur la tête : je n’aime pas le soleil et encore moins la chaleur !

1ère Anecdote Reggan début juillet 1964
Pour ma part, je suis affecté à la sécurité aérienne alors que MEUNIER est affecté aux services techniques.
Nous sommes 23 appelés et 24 sous-officiers (sergent, sergent chef, adjudant, adjudant chef etc.) et cet effectif permet au DSA (Détachement Support Aérien 167) de fonctionner 24 heures sur 24.

Je suis de temps en temps, de permanence à la tour de contrôle (j’adorais ce poste mais il était réservé aux sous-officiers) entre temps MEUNIER qui est devenu mon copain, est muté chez les pompiers pour raisons disciplinaires. Il s’ennuie et aimerait bien (quand je suis de permanence à la tour de contrôle) de faire exercices «  incendie ».
Quelquefois, j’ai donc fait des « alertes » : si mon copain est satisfait, l’adjudant chef des services techniques l’est moins, à cause de la dégradation du matériel impliqué dans cet exercice. Un jour, j’ai fait une alerte incendie devant son bureau. De la tour de contrôle j’observe aux jumelles l’exercice, c’est alors que j’ai vu l’adjudant chef sortir de son bureau en me menaçant du poing !!!

2ème
Un matin nous avons une EVASAN (Evacuation Sanitaire Aérienne). Un blessé grave est à évacuer sur Colomb Béchar par un avion type C47 Dakota affrété spécialement pour le rapatriement. L’équipe technique installe le blessé dans l’avion (celui-ci est accompagné de plusieurs militaires). L’avion commence à prendre le taxiway. Je suis resté dehors avec l’adjudant chef de l’escale, et ce dernier se pose la question de savoir si en cas de difficultés majeurs lors d’un décollage ou d’un atterrissage, ils seraient suffisamment efficaces et rapides. Je lui réponds que pour ma part, je n’en doute pas un seul instant d’autant que mon copain MEUNIER est avec eux.
Le récit ci-dessous confirmera effectivement leur efficacité. Le C47 commence à prendre de la vitesse et la queue de l’appareil se lève quand brutalement sans raison apparente l’avion effectue un virage à 90° et sort de la piste et évite par miracle de gros rochers qui se trouvaient là. La catastrophe est évitée de justesse.
Les pompiers ont réagi immédiatement et sont déjà sur la piste toutes sirènes hurlantes, ce qui confirme leur efficacité pour laquelle l’adjudant chef se posait la question.
Pour ma part, je monte dans la jeep à ma disposition (voir la photo de l’escale, et de la jeep, voir sur Reggan Plateau les bureaux numéro 1) et j’arrive au pied de l’appareil immobilisé. Les pilotes et les passagers accompagnés du blessé sortent de l’appareil « blanc comme un frigo ». Je demande au pilote ce qui s’est passé, il me réponds ne pas savoir ce qui s’est produit. L’équipe technique devra désensabler l’appareil afin de lui permettre de repartir.
L’avion a reprit son envol peu de temps après, dans de bonnes conditions cette fois. Finalement plus de peur que de mal !! (voir les photos du C47)

3ème
Un matin, j’arrive à mon bureau pas rasé. L’adjudant de l’escale me demande « Alors LACOUR, ce matin vous vous êtes rasé avec la peau de mes couilles » je réponds « oui, mon adjudant » et je me sauve à toutes jambes car il veut me foutre un coup de pied aux fesses !
Sous des aspects bourrus, cet adjudant était très gentil et compréhensif.

4ème
Mon principal travail consiste à recevoir et valider des plans de vols.
Un jour, un commandant dépose un plan de vol pour Colomb Béchar. Je contrôle que son plan de vol est conforme aux règles de sécurité et je m’aperçois que l’appareil doit franchir une montagne, et que le plan de vol ne prévoit que 300 mètres d’altitude alors qu’il faut prévoir 600 mètres.
Je suis gêné de devoir faire une remarque à un supérieur hiérarchique et pourtant je ne peux faire autrement. Mais celui-ci refait sans problème un nouveau plan de vol et me félicite d’avoir été vigilent dans le contrôle de son plan de vols.

5ème
Lors du départ d’un officier (capitaine) de la légion pour une autre affectation il y a toujours un rituel.
L’officier est habillé en 2ème classe et d’un képi blanc, avec une musette contenant 1 litre de vin rouge, un saucisson et un pain.
Le départ est toujours copieusement arrosé !
Ce jour là, l’officier a « du mal » à monter dans l’avion, aussi l’équipe de chargement vient à la rescousse et lui apporte son aide.
Quelques heures plus tard nous recevons un message de Colomb Béchard et qui se demande si le capitaine a bien pris l’avion ?
Nous répondons « Oui il a bien pris l’avion ».
Nouveau message «Nous n’avons pas vu de capitaine, mais un légionnaire 2ème classe se trouvant dans l’avion. Il était ivre et nous l’avons mis en prison ».
Nous répondons « Vous avez mis le Capitaine en prison ! ».
Nous n’avons pas eu connaissance de la fin de l’histoire……………à suivre...

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